|
|
|
|

|
Elle
mit d'abord un manteau bien lavé et une tunique autour de sa poitrine ;
elle lui donna plus de taille et de jeunesse. Il reprit sa peau brune;
ses joues se remplirent ; une barbe d'un beau noir encadrait son menton.
Ce changement accompli, elle s'en alla, et Ulysse entra dans la cabane.
Son fils fut frappé d'étonnement, et saisi d'effroi, il jeta les yeux
d'un autre côté, craignant que ce ne fût un dieu. Puis, élevant la
voix, il lui adressa ces paroles ailées : « Étranger, tu te montres à
présent sous un autre aspect que naguère : tu as d'autres vêtements ;
ta peau n'a plus le même teint . Sans doute, tu es l'un des dieux qui
habitent le vaste ciel. Sois-nous propice ; je veux t'offrir des
sacrifices qui t'agréent, des présents d'or, bien ouvragés ; épargne
nous !» L'illustre Ulysse, modèle de patience, lui répondit :«
Je ne suis pas un dieu ; pourquoi me comparer aux Immortels ? Je suis
ton père, pour lequel tu gémis et souffres tant de maux, sans cesse
exposé à la violence des hommes. » |
|
|