Chant XIV


Remonter

   

Soudain, les chiens hurleurs aperçurent Ulysse. Ils coururent à lui en aboyant ; mais il eut la présence d'esprit de s'asseoir et de laisser tomber son bâton de sa main. Là, près de sa porcherie, il eût subi un indigne traitement ; mais le porcher, accourant vite de ses pieds rapides, s'élança à travers le vestibule, et le cuir lui tomba de la main. Il rappela les chiens par ses cris et les chassa de côté et d'autre, sous une grêle de pierres ; puis il adressa la parole à son maître : « Vieillard, les chiens ont failli te déchirer, tant leur attaque a été soudaine, et tu aurais versé le blâme sur moi. Les dieux m'ont donné assez d'autres peines et de quoi gémir. Je suis toujours à pleurer et regretter un maître divin ; j'engraisse les porcs pour que d'autres les mangent ; et lui, manquant de nourriture, erre quelque part dans le pays et la ville d'hommes au langage étranger, si toutefois il vit encore et voit la lumière du soleil.