Chant XIII


Remonter

   

Ayant ainsi parlé, il comptait tes trépieds si beaux, les chaudrons, l'or et les riches tissus des vêtements. Il n'avait rien à regretter. Mais il pleurait sa patrie, se traînant le long du rivage de la mer aux mille bruits.

Et près de lui vint Athéné, sous l'aspect d'un adolescent, un pastoureau, tout gentil comme sont les fils de princes ; elle avait sur les épaules une double et fine cape ; sous ses pieds luisants des sandales, et à la main une houlette.

Ulysse à sa vue sentit de la joie et vint à sa rencontre puis, élevant la voix, il lui adressait ces paroles ailées : «Ami, puisque tu es le premier que je rencontre en ce pays, salut ! Ne viens pas à moi avec malveillance ; sauve ces biens, sauve ma personne ; je t'en prie comme un dieu, et j'embrasse tes genoux . Dis-moi au vrai ceci, afin que je le sache bien : quelle est cette terre, quel est ce peuple? Et de quelle race? Est-ce ici une île visible de toutes parts? Ou est-ce, penché sur la mer, le cap d'un continent aux glèbes épaisses? »