Chant XXII


Remonter

   

Hector était toujours pressé et poursuivi par le rapide Achille. Comme, sur les montagnes, un chien chasse le faon d'une biche, qu'il a levé de son gîte, à travers coudes et vallons ; et si le faon, échappant à ses yeux, se blottit sous un fourré, le chien, sur sa trace, court sans relâche, jusqu'à ce qu'il le trouve ; ainsi Hector n'échappait pas au rapide fils de Pelée. Chaque fois qu'il s'élançait vers les portes Dardaniennes, afin de bondir tout droit au pied des remparts bien construits, pour voir si, d'en haut, on le protégerait avec des traits, chaque fois Achille, le devançant, le rabattait vers la plaine : car il volait toujours le plus près de la ville. Comme, en un rêve, on ne peut poursuivre un fuyard : l'un ne peut fuir l'autre, ni l'autre le poursuivre, ainsi l'un ne pouvait atteindre l'autre de ses pieds, ni l'autre échapper. Et comment Hector aurait-il fui les divinités de la mort, si pour l'ultime et dernière fois n'était venu à lui Apollon, tout près, excitant son ardeur et ses genoux agiles ?